Les ballons d’hélium, Grégoire Polet, Paris : Gallimard, 2012. 173 p. 17 €
Pour son héroïne, Polet a choisi le prénom d’Ariana. Chez un écrivain aussi pétri de culture, ce n’est pas un hasard. Ariana est bien sûr perdue dans un labyrinthe, celui de ses sentiments complexes, contradictoires. Pourquoi n’est-elle pas heureuse, malgré un mari et des enfants parfaits ? Certes, le souvenir d’un amour fulgurant remet ce bonheur en perspective, et donc en cause. Mais est-ce suffisant ? C’est qu’il y a aussi, chez Ariana, de l’ADN d’une autre grande figure tragique : Médée. Médée, prête à tuer ses enfants. Cette fois, pas parce qu’elle a été trompée ; c’est elle, Ariana, qui trompe. Ou qui se trompe sur le sens du bonheur. Le sens et les fondements. Qu’est-ce qu’être heureux ? nous demande Polet. Le bonheur est-il dans le prêt, la possession ? Sans doute pas. Et pas seulement parce que nous sommes en temps de crise. Une belle occasion pour l’auteur de défendre une vision plus spirituelle de l’existence, plus nourrie, plus profonde.
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